En premier lieu il faudrait définir ce qu’est un défaut.
En vrac je dirais que c’est un émail:
- qui n’accroche pas au tesson
- qui est tressaillé alors que l’on ne le veut pas !
- qui s’est “rétracté” sans volonté pour cela
- qui présente des saturations d’oxyde (reste sur les doigts lors de la manipulation)
- qui s’écaille
- qui a bullé
- bref qui ne correspond pas à l’idée que l’on se faisait et qui le rend donc impropre à sa destination.
Un émail mat est raté si on voulait du brillant, mais en soit ce n’est pas un défaut.
Idem pour le tressaillage qui peut être voulu comme les rétractations ou l’effet de bouillonnement/mousse.
Nous verrons comment faire cela.
DEFAUTS DES REVETEMENTS VITREUX
PERTE DE COULEUR
Ce problème peut être travaillé en contrôlant la température du four et en le chargeant plus légèrement. C’est généralement dû à une surcuisson.
Nous retrouvons souvent ce phénomène avec l’utilisation des colorants de masse au dessus de 1240°C.
TRESSAILLAGE
C’est un désaccord entre le coef de dilatation du tesson et de la terre.
Les matériaux se dilatent à la chaleur et se “re-contractent” au refroidissent.
Au cour du refroidissement lorsque la terre se contracte à nouveau, elle le fait moins longtemps que l’émail qui lui, est “collé” dessus.
Comme la terre arrête plus tôt sa “rétraction” mais que l’émail lui continue et qu’il est sous forme vitreuse donc rigide, ce dernier va se briser.
Il empêchera la notion d’alimentarité pour tous les articles en faïence et terres de basses températures, donc non vitrifiées.
ÉCAILLAGE
C’est le défaut inverse du tressaillage :
Il apparaît lorsque le tesson à un coef de dilatation supérieur à celui de l’émail. Ce dernier est trop comprimé et fini par éclater par compression.
L’écaillage se produit plus facilement sur les surfaces bombées et sur le bord des pièces. Ceci est dû à un mauvais accord de dilatation entre la pâte et l’émail ou à un finissage trop poussé des pièces. Pour corriger ce défaut, il faut augmenter le pourcentage de “fondant” dans la glaçure ou cuire le biscuit à plus basse température ou modérer le finissage.
PIN HOLES – TROUS D’EPINGLE
Ce défaut apparaît sous forme d’une multitude de petits trous à la surface de l’émail. Cet inconvénient est dû à un dégazage du tesson dont l’origine est un manque de cuisson du biscuit. Il y aura lieu d’augmenter la température de cuisson du biscuit la prochaine fois.
Les bords des trous sont lisses, à ne pas confondre avec un bullage.
PEAU D’ORANGE
Ce défaut apparaît souvent quand on pulvérise l’émail mais aussi lorsque le palier de fin de cuisson est trop court.
BULLAGE
Raisons possible:
- Température de cuisson trop forte (ébullition de l’émail).
- Ajout de matière baissant la température de fusion de l’émail (ex Cobalt, Chrome)
BRÛLURES
Une cuisson trop courte en temps, une température de cuisson trop élevée ou un contact direct avec la source de chaleur (particulièrement avec un four à gaz) peut provoquer un brûlage qui apparaît sous forme de couleur marron foncé.
Cependant, vous pouvez quelquefois remédier à ce problème en augmentant le temps de cuisson et en réduisant simultanément la température.
Attention aussi à la position des pièces dans un four à gaz.
COULURES
Apparaît à la base des objets, peut être modifié en :
- Abaissant le pourcentage de “fondant” dans la glaçure.
- Abaissant la température de cuisson.
- Réalisant une durée de cuisson plus courte
RETRAIT D’ÉMAIL
Retirements de l’émail par endroits.
Ceci est dû à un manque d’adhérence de l’émail sur le tesson dont l’origine peut se trouver par :
-
des traces de doigts, graisse, poussières sur le biscuit. Pour remédier à cela il faut dépoussièrer les pièces en biscuit avant l’émaillage avec un chiffon sec et si possible de l’air comprimé.
Ne surtout pas “nettoyer” sa piece avec une éponge humide; cela permettrait seulement d’enfermer cette poussière dans les pores du tesson. -
L’origine peut–être aussi une surface polie fortement ou un tesson biscuité trop haut (début de vitrification).
-
Certains sels solubles contenus dans l’argile peuvent émigrer à la surface de la pièce lors du séchage et former des plages vitrifiées sur le biscuit de faïence où la glaçure ne se fixera pas, provoquant des manques locaux, Un emploi souvent répété de la même eau de presse peut également causer ce défaut.
D’une manière anecdotique et culturel on pourrait retrouver aussi dans les défauts le:
Pelage :
Le pelage est dû à un sur-broyage de la glaçure qui tend à se rassembler en petits tas. Des pièces poussiéreuses ainsi que des patines (oxyde ou couleur à peindre) posées en trop forte épaisseur sans fondant sur biscuit, peuvent entraîner le défaut du pelage.
Grésil :
Ce défaut apparaît plus spécialement sur des pièces décorées à un feu de décor. Normalement, les porcelaines ne sont pas sujettes à ce défaut sauf si elles ne sont pas suffisamment vitrifiées.
Certains céramistes recuisent en émail les pièces un peu vieilles avant de les décorer.
Picots et fossettes :
Les picots proviennent généralement des gaz émis par des corps étrangers tels que des morceaux de calcaire ou de matière carboné, on appelle cela aussi le dégazage.
Une cuisson insuffisante peut provoquer ce défaut.
Voir Pin holes
Manque de brillance et produits ternes :
Cela peut provenir d’une couche de glaçure trop faible, d’une cuisson insuffisante, d’un courant d’air ou d’un passage de flammes.
Sulfurisation :
Si en fin de cuisson les produits sont exposés aux gaz sulfureux, il peut se produire une formation de cristaux aciculaires ou en rosettes.